Bon le titre est provocateur j'en conviens, mais au moins vous êtes là.
Google n'a bien sûr jamais eu l'intention de racheter Bnflower. Et je vais essayer ici de vous expliquer pourquoi.
Comme vous le savez peut-être Bnflower est mon projet en ligne dédié à l'économie de l'attention et Bnflower est basé sur un concept que j'ai défini comme la "double rivalité de l'attention ".
Bnflower a été apprécié par de nombreux acteurs du Web.
De mémoire je cite :
Tristan Nitot (Président de Firefox Europe),
La Fing (Bnflower a été sélectionné parmi les projets innovants d'internet),
Alban Martin HEC auteur de " l'Age de Peer" un livre sur la cocréation internautes/artistes dans lequel il cite Bnflower),
le Ministère de la Culture ( dans un rapport Bnflower y est cité comme projet prometteur),
Jean Michel Cornu (qui suit de près notre initiative) Directeur scientifique de la Fing et écrivain émérite sur l'avenir des TIC en autres,
Guillaume Champeau fondateur et Rédacteur en chef de Ratiatum.
etc.etc. etc.
Plus l'ensemble des membres de notre communauté qui soutiennent avec
ardeur Bnflower. (Je ne compte plus les messages du genre " Bnlflower
est génial", "bnflower est innovant", "novateur", "révolutionnaire " De nombreux messages encourageants.).
Mais bon , la réalité est tout autre.
Bnflower pour évoluer et pérenniser son existence aurait bien besoin
que Google s'intéresse à lui. Pas pour l'acheter c'est sur, Google ne
connaît même pas Bnflower .
Mais le scénario d'une vente vient de me
traverser l'esprit et j'essaye de comprendre pourquoi Bnflower ne
peut pas être racheté par Google .
voici 2 arguments "brut de pomme".
1) Pour que Google vous donne de l'argent il faut que vous ayez déjà de l'argent.
Hé oui, c'est la loi du marché, la hiérarchie financière. On ne va pas placer de l'argent sur vous si personne n'en a jamais mis.
Alors, il est nécessaire dans un premier temps de trouver ces premiers
investisseurs.
On les appelle des "business angels". Des "angels "ou des"
capitaux risqueurs". Des gens qui ont un peu d'argent et qui peuvent
financer votre projet pour qu'il évolue. Ces "angels" sont là très tôt
dans un projet et ils financent le lancement de ce projet et finalisent
l'ensemble des réalisations à faire pour lui donner un
maximum de chance de réusite. Ces "angels" ont aussi un rôle important à
jouer en tant que conseil, réseau, et orientation.. Ils sont nécessaires
Et Rares.
Et c'est là que le bas blesse. "En France on compte seulement environ 3
000 business angels contre près de 50 000 en Angleterre et 500 000 aux
Etats-Unis. " selon Jacques Collin vice-président Paris Business Angels. Cela réduit sérieusement les chances de pouvoir soutenir des projets innovants en France. Rien qu'en Angleterre on a 15 fois plus de chance de trouver un financement. Et les US je n'en parle même pas.
Mais si personne n' investit dans un projet innovant, comment va t'il pérenniser son modèle. ???
Certaines Start-ups (le mot revient à la mode dans les milieux
financiers) arrivent à fournir un investissement dès départ. Ces
entrepreneurs sont le plus souvent issus du Web 1.0 ( Pierre Chappaz
qui a revendu Kellkoo à Yahoo et qui grâce à cela peut se permettre de
financer Wikio).
D'autres ont des fortunes personnelles. Pas énormes , des
sommes allant de 10 000 à 50 000 euros. Souvent c'est suffisant pour
finaliser un service. D'autres ont eu la chance, après un parcours très
difficile, d'obtenir une subvention de l'état ou de la région . Je ne
rentre pas dans les détails, c'est une
jungle.
Bnflower n'a rien de cela. Et moi encore moins.
Bref le recours à un
"angel" serait le bienvenu. Mais 3000 angels pour l'ensemble des
innovateurs français, c'est quelque chose qui ressemble à un scandale.
L'état a promis certaines mesures pour favoriser le capitel risque. 11
entreprises du domaine ont été financées. Mais après...?
2) Pour que Google s'intéresse à vous il vous faut de l'audience !
C'est une des principales raisons du rachat de Youtube par Google (1,6
milliard de dollars) et de son investissement de 800 millions de
dollars pour Myspace.
Sur le Web aujourd'hui, on n’achète pas un modèle innovant, une
innovation, non, on achète une audience. Et tant pis si il n'y a pas de
modèle économique derrière cette audience. L'audience elle-même est le
modèle économique.
Il devient dès lors très difficile de trouver la bonne formule pour monétiser l'ensemble.
Je parle ici d'audience et non d'attention. L'audience n'est monétisée que par la pub, l'attention peut être monétisé par de nombreux modèles, basés par exemple sur la personnalisation et la proximité.
Du coup un service qui n'a pas une audience à la hauteur....n'a aucune chance.
Et pourtant, quelle audience avait Google quand pendant des mois aucun
investisseur n'était intéressé par leur moteur ?
Quelles audiences
avaient les inventeurs du Divx qui ont dû fuir la France pour trouver les fonds ?
Quelle audience avait Fon il y a encore 1 an pour que l'on investisse autant dans cette entreprise ?
Il faut arrêter avec cette histoire d'audience.
Un projet réellement innovant ne peut pas dans un premier temps intéresser tout le monde .
Ils n'intéressent d'abord que les spécialistes et ceux qui cherchent
réellement des alternatives. Pas le grand public. Le grand public vient
après, quand l'innovation a été optimisée et adoptée par les " Early
adopter". Pas avant.
C'est une évidence, il faut miser sur un projet innovant. Le marché
qu'il découvre est tout neuf et donc aucune concurrence n'est présente.
Les bénéfices peuvent être énormes.
Nous sommes là dans une stratégie
de la singularité. Offrez un service innovant qui réponde à un besoin
pas encore exprimé (mais réel) et vous créerez de la valeur.
Voilà je pourrais encore aller plus loin dans l'analyse, mais ce sera pour plus tard.
Salut! Bonne analyse du monde "capitaliste mdr!
Peace!
Rédigé par : BASSone | décembre 16, 2006 à 22:07